LA DIVINE COMÉDIE

La Comédie, dite divine

Le récit débute le 8 avril 1300. Une forêt sombre et une route sinueuse. Pleine lune et levé du Soleil, presque une éclipse. Dante débute son voyage initiatique.

Exilé de Florence, Dante, à la moitié de sa vie, 35 ans est en plein doute. Que va-t-il faire de lui ?  Il « croise » trois fauves (panthère, lion, louve) qui symbolisent des maux emprunts de modernité : la luxure, l’orgueil et la cupidité.

Ces animaux symbolisent aussi les pouvoirs politiques et militaires en place au XIVème siècle qui s’affrontent pour dominer Florence. Le Saint Empire Germanique, Venise, Rome et le pouvoir papale.

Il fait appel à un Maitre, Virgile, pour le guider dans sa quête. Virgile vient à sa rescousse et lui ouvre la voie vers un périple initiatique, afin de retrouver l’Amour sous les traits de la défunte Béatrice qui habite son cœur… La traversée de l’Enfer est la première étape de ce chemin riche en découvertes.

Pascal Pistacio

L’ENFER, DANTE ALIGIERI

En préparation pour début 2025, l’exposition L’Enfer de Dante, papiers gravés et sculptures, 1er tiers de l’intégralité de La Divine Comédie, en cours de réalisation.

Le livre

Livre paru le 21 mars 2024

Illustration des XXXIV chants Pascal Pistacio
Traduction Emmanuel Tugny
Ardavena éditions (Collection Les Cahiers d’or)
Format 27 x 19 cm

Pour commander l’ouvrage :
https://ardavena.com/lenfer-de-dante-illustre/

Pour oser partir à l’assaut graphique de l’oeuvre, sublime et magistrale, de Dante Alighieri, il faut oublier la modestie et l’orgueil. Seuls la beauté et le vibrant comptent.

Le miracle de ce voyage – La comédie, dite divine – ce sont les rencontres, les découvertes… un autre génie, Botticelli.

Au détour de mes recherches j’appris que pour réaliser « sa » Comédie, il utilisa un stylet à pointe d’argent pour graver les 100 parchemins, puis y ajouter des couleurs.

Rencontre aussi avec Emmanuel Tugny, incandescent amoureux du génial florentin, qui apporte une contribution lumineuse et ciselée en traduisant les tercets qui sont en miroirs des papiers gravés.

Emmanuel Tugny est aussi, avec la maison d’édition Ardavena, à l’initiative de cet ouvrage.

 

Pascal Pistacio

Dante, fragments
Œuvres de Pascal Pistacio

Se confronter à Dante exige « d’oublier modestie et orgueil » précise d’emblée Pascal Pistacio. Cela constitue néanmoins une sorte de défi à relever, de même que Virgile a représenté pour Dante une source d’inspiration. Sans cet enchainement, point d’histoire de l’art.

Un élément du récit à la structure narrative complexe, le chant XXI, suggère :

Et s’il vous plait de pousser plus avant,
Montez jusqu’à cette grotte : on y trouve
Une autre roche qui livre chemin.
(Traduction Emmanuel Tugny)

De quel chemin s’agit-il ? Où mène-t-il ?
On suppose alors que le chant XXI constitue une sorte d’élément déclencheur, de point de départ à l’art auquel conduit ce chemin.

La question du support à celui-ci est précisée. Il s’agit d’une grotte et d’une roche et donc de l’art rupestre auquel Dante fait par ailleurs référence.

Le papier sera le matériau de création de Pascal Pistacio afin de créer un espace de représentation, une projection du récit de Dante dans une autre dimension.

Il incisera le papier d’un geste « ferme et doux » comme il le ferait sur la paroi d’une grotte, le geste même du sculpteur tel qu’il le développe dans sa pratique artistique habituelle.

« Je sculpte à l’aveugle » précise-t-il, jusqu’au stade où le dessin apparaît qui révèle des formes inattendues. Cette conjonction de matériau et du hasard du geste, permet de rendre « le mouvement dans la fixité qui est l’objet de l’art » selon Claudel.

Mouvement omniprésent qui anime les figures de l’art rupestre et qui leur confère un relief particulier.

C’est le cas des formes foisonnantes présentes dans les papiers gravés de Pascal Pistacio. Elles tombent, glissent entrainées dans un mouvement descendant qui scande le périple infernal de Dante.

L’usage du pastel sec appliqué au doigt sur le papier produit des effets chromatiques d’une grande sensualité qui font écho au récit imagé de Dante.

De même que la fragilité et la vulnérabilité de la figure humaine constituent le sujet de l’œuvre sculptée de Pascal Pistacio. Dans cette série de gravures, il nous confronte à l’âme humaine, à ses tourments, à l’expérience humaine dans ce qu’elle a de plus violent, de plus cruel, de plus inhumaine.

Mais l’art permet que « seuls comptent la beauté et le vibrant » précise-t-il. L’art qui, pour Baudelaire, permet d’échapper à l’enfer, au mal et ouvre vers l’infini par la beauté.

Amélie Pironneau
Historienne de l’art
Commissaire d’exposition

Papiers gravés

Gravure, terme d’architecture.
Nom donné à tout ouvrage de sculpture de peu de profondeur.

C’est dans ce sens là qu’il faut entendre papier gravé.

En tant que sculpteur, je creuse un sillon dans le papier avec un stylet à la pointe arrondie, pour ne pas le transpercer.

Le geste doit être ferme et doux. Je sculpte à l’aveugle, c’est-à-dire que j’incise directement la surface blanche ou colorée et ne découvre la réalisation du « trait » gravé, qu’après avoir déposé le pastel sec sur la surface.

Le sillon, le dessin, m’apparait une fois cette étape achevée. La couleur déposée révèle celle qui est dans le sillon. Il n’y a pas de repentir possible et comme dans la vie les surprises sont foison.

C’est le papier et le hasard qui mènent la danse.

La particularité de cette technique, sa force et sa beauté, est de donner une impression de relief, comme avec une sculpture (au sens classique).

Quand on se déplace, face à cette surface qui paraît plane, la lumière qui vibre dans les incisions du papier, avec le jeu des formes et des couleurs, donne le sentiment de l’animé, du vivant.

Le pastel sec, matériau volatil et capricieux, est comme le pollen, le moindre grain adhère. Je travaille au doigt et masse le papier, la couleur pénètre. Cette pratique est sensuelle.

En utilisant les moyens rudimentaires de cette technique, je ressens une fraternité organique avec nos ancêtres qui gravèrent des grottes et des flancs rocheux. Émotion quand dans le Chant XX de l’Enfer, près de Mantoue où naquit Virgile, Dante parle du Valcamonica lieu où se trouvent des trésors de l’art rupestre !

Plâtre peint 2024

CANTO VIII

Cinquième cercle – traversée du Styx
Les coléreux et les mélancoliques, embourbés dans le Styx.

Les rampants du Styx.

Groupe de 3 pièces.
Plâtre peint,
25 x 47 x 31 cm.

25 x 25 x 20 cm.

20 x 35 x 22 cm.

20 x 25 x 20 cm.

CANTO XXIV

Huitième cercle – Bolge 7 – Les voleurs
Piqué par les serpents, le corps du damné prend feu, de- vient cendre, puis il se réincarne. Le processus se renouvelle perpétuellement, comme pour le Phénix. Mort et « réincarnation » du voleur Vanni Fucci, qui, provocateur, n’a de cesse de faire le geste obscène de la figue

Mort et « réincarnation ».

Groupe de 4 pièces et argile vert, en guise de cendre.
Plâtre peint,
45,5 x 65 x 44 cm.

CANTO XXVIII

Huitième cercle – Bolge 9 – Les fauteurs de troubles
Corps mutilés, éventrés par un démon. Les plaies se referment, à nouveau l’épée les fend.

Eventré.

Plâtre peint,
12 x 18 x 17 cm.

Mutilé.

Plâtre peint,
15 x 30 x 19 cm.

Décapité.

Plâtre peint,
38 x 19 x 11 cm.