L’ENFER, DANTE ALIGHIERI
Sortie le 21 mars 2024
Illustration des XXXIV chants Pascal Pistacio
Traduction Emmanuel Tugny
Ardavena éditions (Collection Les Cahiers d’or)
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Pour oser partir à l’assaut graphique de l’oeuvre, sublime et magistrale, de Dante Alighieri, il faut oublier la modestie et l’orgueil. Seuls la beauté et le vibrant comptent.
Le miracle de ce voyage – La comédie, dite divine – ce sont les rencontres, les découvertes… un autre génie, Botticelli.
Au détour de mes recherches j’appris que pour réaliser « sa » Comédie, il utilisa un stylet à pointe d’argent pour graver les 100 parchemins, puis y ajouter des couleurs.
Rencontre aussi avec Emmanuel Tugny, incandescent amoureux du génial florentin, qui apporte une contribution lumineuse et ciselée en traduisant les tercets qui sont en miroirs des papiers gravés.
Emmanuel Tugny est aussi, avec la maison d’édition Ardavena, à l’initiative de cet ouvrage.
Pascal Pistacio
Couverture L’Enfer, Dante Alighieri, Pascal Pistacio, Emmanuel Tugny
Ardavena éditions
Format 27 x 19 cm
Chant I
Papier gravé et pastel sec, 40 x 30 cm
Photo de l’oeuvre par Hada Ra
A propos du papier gravé
Gravure, terme d’architecture.
Nom donné à tout ouvrage de sculpture de peu de profondeur.
C’est dans ce sens là qu’il faut entendre papier gravé.
En tant que sculpteur, je creuse un sillon dans le papier avec un stylet à la pointe arrondie, pour ne pas le transpercer.
Le geste doit être ferme et doux. Je sculpte à l’aveugle, c’est-à-dire que j’incise directement la surface blanche ou colorée et ne découvre la réalisation du « trait » gravé, qu’après avoir déposé le pastel sec sur la surface.
Le sillon, le dessin, m’apparait une fois cette étape achevée. La couleur déposée révèle celle qui est dans le sillon. Il n’y a pas de repentir possible et comme dans la vie les surprises sont foison.
C’est le papier et le hasard qui mènent la danse.
La particularité de cette technique, sa force et sa beauté, est de donner une impression de relief, comme avec une sculpture (au sens classique).
Quand on se déplace, face à cette surface qui paraît plane, la lumière qui vibre dans les incisions du papier, avec le jeu des formes et des couleurs, donne le sentiment de l’animé, du vivant.
Le pastel sec, matériau volatil et capricieux, est comme le pollen, le moindre grain adhère. Je travaille au doigt et masse le papier, la couleur pénètre. Cette pratique est sensuelle.
En utilisant les moyens rudimentaires de cette technique, je ressens une fraternité organique avec nos ancêtres qui gravèrent des grottes et des flancs rocheux. Émotion quand dans le Chant XX de l’Enfer, près de Mantoue où naquit Virgile, Dante parle du Valcamonica lieu où se trouvent des trésors de l’art rupestre !
La Comédie, dite divine
Le récit débute le 8 avril 1300. Une forêt sombre et une route sinueuse. Pleine lune et levé du Soleil, presque une éclipse. Dante débute son voyage initiatique.
Exilé de Florence, Dante, à la moitié de sa vie, 35 ans est en plein doute. Que va-t-il faire de lui ? Il « croise » trois fauves (panthère, lion, louve) qui symbolisent des maux emprunts de modernité : la luxure, l’orgueil et la cupidité.
Ces animaux symbolisent aussi les pouvoirs politiques et militaires en place au XIVème siècle qui s’affrontent pour dominer Florence. Le Saint Empire Germanique, Venise, Rome et le pouvoir papale.
Il fait appel à un Maitre, Virgile, pour le guider dans sa quête. Virgile vient à sa rescousse et lui ouvre la voie vers un périple initiatique, afin de retrouver l’Amour sous les traits de la défunte Béatrice qui habite son cœur… La traversée de l’Enfer est la première étape de ce chemin riche en découvertes.
Pascal Pistacio
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